En passant

Frantz Duval écrit à Patricia Camilien ;)

Ainsi donc, six jours plus tard, du haut de son statut de Directeur d’Opinion Important se désolant de la petitesse de ceux qui osent questionner son point de vue, Frantz Duval a répondu à mon premier billet – qu’il a gentiment publié dans son journal, m’assurant ainsi de nouveaux lecteurs* – en m’accusant de penser que tout est joué d’avance. Moi, fataliste ? Pour une politiste, ce serait le comble. Je suppose qu’il n’a pas eu le temps de lire mes autres billets qui offrent déjà les réponses à ses questions. Mais, pour faire vite, j’ai lancé la loi de ma bouche pour deux raisons.

La première était de signifier que j’ai le droit de critiquer le processus électoral que j’aie voté ou non. Si les observateurs étrangers en ont le droit, à plus forte raison, moi, Haïtienne du pays, devrais-je pouvoir le critiquer comme je l’entends.

La seconde visait à déplacer le débat du devoir des électeurs vers le droit des citoyens. Ces citoyens en grand nombre qui n’ont pas été voter, ni moi ni Monsieur Duval n’avons le droit de remettre en question leur patriotisme. Ils sont non seulement dans leur droit, ils ont aussi raison de ne pas participer à ce qui est, dans les faits, une arnaque.

Il ne s’agit donc pas ici de fatalisme mais d’un refus de continuer à faire semblant, de continuer à rester le jouet de nos « meilleurs ».

Monsieur Duval oppose des questions rhétoriques et des suppositions là où je propose des chiffres et des faits. C’est son droit et c’est son journal. Il vient par contre de me convaincre de la nécessité de maintenir ce blog que j’avais prévu de conclure avec mon dernier billet « Et maintenant ?« 

Il faut bien que quelqu’un s’attache à présenter les faits.


* J’ai entretemps précisé les rôles multiples de M. Mulet dans le billet. La version publiée par M. Duval est le courriel rapide que je lui avais fait, quelqu’une heure après avoir lu son éditorial et avoir décidé que quelqu’un devrait lui répondre puis que ce quelqu’un devrait être moi.

9 réflexions sur “Frantz Duval écrit à Patricia Camilien ;)

  1. Remplir son devoir de citoyen ou encore exercer son droit civique n’a jamais, à aucun moment moment de notre histoire, voulu dire parcourir des kilometres en risquant son cul dans les rues, rien que pour satisfaire la cupidité d’un ”GRAND MANJEUR” qui aura, avec ton vote ou pas, la majorité des voix grace à ses ”Bandis Legals” qui remplissent les urnes en faveur de leur Boss qui les a donné un hypolite et un galon de tafia!!!
    Donc voter ou pas, cela ne va pas changer grand chose…

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  2. Il y a quand meme quelque chose dont je suis certain, c’est que quand la population se deplace pour aller voter en masse, il devient impossible ou tres difficile de pratiquer le coup d’état par les urnes. Dans ce sens je dirais aussi que ceux qui meprisent les elections se font sans le vouloir complices de cette vilation grave de droit souverain de la population de choisir ses dirigeants.

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    1. Citez-nous donc quelques exemples. Et avant que vous nous présentiez le cas Aristide. Rappelez-vous qu’il n’est pas resté un an. Du reste, il ne s’agit pas ici d’élever l’abstention au rang de vertu absolue, il s’agit de refuser de participer aux farces financées, organisées et implémentées par la communauté internationale et qui n’ont d’élections que le nom. Il est venu le temps d’avoir des élections moins chères, locales et crédibles et la meilleure façon d’y arriver c’est en refusant, tous ensemble, de participer au bouillon réchauffé que l’on nous sert, de temps à autre. Nous méritons mieux.

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  3. Il faut bien que quelqu’un parle !
    Toi tu parles, tu parles pr la jeunesse haitienne, Pr les générations à venir et tu parles bien !!

    Continue donc de parler, car tu as la loi de ta bouche. Et que ceux qui n’ont rien à dire se taisent !
    @ la jeune Haitienne excédée !

    #Bravo !!

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  4. frantz duval a son opinion, patricia Camilien a la sienna, eske ca derange?Patricia represente la voix d’une jeunesse avertie qui questionne tout ce qui doit etre questionne.

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